Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Je critique tout !
15 décembre 2006

[Ah Bon ?] "Vous avez le droit de maudire vos juges..."

Hurler_news_inapercues

Denis Seznec, très droit sur son banc, s'est efforcé de rester digne pendant la longue lecture de l'arrêt de la cour de révision, en descendant pas à pas les stations de l'interminable chemin de croix. Il a explosé au dernier mot, et crié, dans le brouhaha, "c'est honteux, c'est honteux !" "Vous avez le droit de maudire vos juges, a prévenu calmement le président Bruno Cotte, pas de les injurier."

Devant la Cour de cassation, attendait une foule compacte et houleuse, avec cornemuse et drapeau breton, qui a vite débordé sur les marches du palais. Patrick Dils, innocenté du double meurtre de Montigny-lès-Metz, et trois rescapés d'Outreau étaient venus par solidarité, l'abbé Dominique Wiel, l'huissier Alain Marécaux et la boulangère Roselyne Godard.

guillaume_seznec

Guillaume Seznec

"La justice avait rendez-vous avec l'Histoire, a clamé le petit-fils du bagnard, la chambre criminelle a raté une occasion historique et unique de montrer qu'elle était capable de reconnaître une erreur judiciaire. C'est un désastre pour la justice, sa crédibilité, son image, son autorité."

Il a annoncé qu'il entendait porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme, et jugé qu'il fallait "réviser la cour de révision, réviser la justice" : "Depuis l'affaire d'Outreau, on savait la justice sourde. Depuis l'affaire Seznec, on voit qu'elle est devenue folle."

Me Yves Baudelot, l'un de ses avocats avec Jean-Denis Bredin, s'est indigné que l'arrêt n'ait pas soufflé mot des jurés qui avaient demandé la révision, dès 1934. Yves Duteil, petit neveu du capitaine Dreyfus, s'est, lui, inquiété du "côté systématique" des éléments à charge qui lui a laissé "une impression de malaise". Le socialiste André Vallini, ancien président de la commission d'enquête sur Outreau, craint que la décision de la cour "ne soit pas comprise des Français" et ne contribue pas "à améliorer l'image qu'ils ont de la justice".

L'abbé Wiel a conclu philosophiquement, "le jour où l'on sera respecté rien qu'à l'entrée du palais de justice, quelque chose aura changé dans la tête des juges".

guillaume_seznec_vieux

Guillaume Seznec

Source : Le Monde

Publicité
Commentaires
L
Je Me félicite de constater votre blog, cela aidera mon est à bien des égards.
Publicité